Nina Moderateur
Messages : 165 Date d'inscription : 25/03/2010 Age : 28 Localisation : Belgique =p
| Sujet: Ma pitite histoire (qui grandit =p) Sam 27 Mar - 20:43 | |
| Voilààà ma ptite histoire débarque ici aussi ;D Avec la magnifique Créa de Didiii pour l'intro ca le fait (l) Voici donc les chapitres que j'ai déjà écrits (la suite devrait arriver... un jour...) ____________________ Chapitres 1 à 4. - Spoiler:
Chapitre 1.
C’était un beau matin de fin d’été, le jour de la rentrée des classes dans mon nouveau lycée, il faisait déjà chaud bien que ce ne soit encore que le matin, exactement comme ce jour-là… Je m’en souviens comme si c’était hier, je pense que je n’oublierai jamais ce jour…
Les premiers rayons du soleil matinal commençaient à percer mes rideaux lorsque je me réveillais. Je me dépêchais de m’habiller et descendis précipitamment les marches en bois du vieil escalier ; je pris rapidement mon petit déjeuner, Yoru, mon labrador, vint me rappeler à l’ordre. En riant, je remplit son écuelle, attrapai ma veste et partit pour le lycée. Missa me rejoignit en cours de route, elle habite deux rues plus loin que moi, sur le chemin de l’école. Missa est ma meilleure amie, c’est elle qui m’a accueillie lorsque je suis arrivée dans ce petit village, il y a deux ans, après le massacre de ma famille, et oui, mes parents sont tout les deux morts… même si ça remonte à des années, ça me fait toujours de la peine de parler d’eux, et ça finit presque à chaque fois en larmes… Heureusement, Missa m’aide toujours à surmonter ce genre d’épreuves, je pense que, sans elle, je ne serais plus là aujourd’hui. - Yùna ! Cria-t-elle avec un grand sourire, comment ça va aujourd’hui ? - Super et toi ? - J’ai jamais eu autant la forme ! Elle avait l’air de bonne humeur, plus que d’habitude. Elle est naturellement joyeuse et hyperactive, mais ça pouvait se comprendre. La rentrée des classes est un des moments les plus importants de l’année, surtout quand on débarque dans un lycée où on a jamais mis les pieds, on y fait souvent de nouvelles rencontres… Mais je ne m’attendais pas à un tel choc en arrivant au lycée… Laissez-moi vous raconter ; Accompagnée de Missa, qui affichait toujours un sourire radieux, nous entrâmes dans la cour où s’amassaient tous les élèves, étrangers pour nous. C’est à ce moment là que je les vis tout les deux ; ces deux garçons si… différents des autres. Missa était restée bouche bée en les voyant, et moi, je ne pouvais détacher mes yeux de ces deux garçons si beaux et si mystérieux à la fois. Comment pouvaient-ils dégager une telle aura ? Alors que nous nous étions stoppées en plein milieu de la cour, je me repris subitement. - Missa… tu les connais ? - Non, pas du tout, mais j’aimerais bien ! Je ne lui répondis pas, songeuse, je me demandais ce que ces deux garçons pouvaient avoir de si étrange en eux… - Yù ? T’es sure que ça va ? - Hum ? Ah heu, oui ne t’inquiète pas. J’esquissais un sourire, je me doutais bien qu’elle n’était pas dupe, mais elle ne rétorqua pas, elle pensait sûrement que c’était le changement d’école qui me rendait nerveuse. Nous continuâmes notre chemin à travers l’accueil, en observant les autres élèves, ce qui nous entraînait à chaque fois dans des fous rires. Malgré tout, je n’arrivais pas à me sortir l’image de ces deux garçons de la tête. J’essayais tant bien que mal de les oublier, mais leur image me revenait sans cesse. Nous arrivions enfin au bureau, la secrétaire nous tendit l’horaire de notre classe. Je commençais par histoire et Missa avait français. Elle m’accompagna jusqu'à ma classe et continua sa route vers la sienne. Je n’étais pas très rassurée à l’idée d’être seule dans une classe où je ne connaissais encore personne, mais je n’avais pas vraiment le choix et, de plus, quelque chose me disait de me méfier de tout ces gens… Je n’aimais pas cette impression étrange qui ne me rassurait pas du tout, mais je devrais faire avec. J’entrai. Quelques têtes se tournèrent mais sans plus. D’un coté, je préférais rester effacée plutôt qu’attirer l’attention dès le premier jour… Je suivis le cours sans vraiment y prêter grande attention. Je me demandais si j’allais avoir cours avec ‘eux’, ils avaient l’air trop parfaits extérieurement et j’aurais bien aimé les connaître un peu mieux. L’appel du professeur me tira de ma rêverie, je répondis machinalement à sa question portant sur l’empire germanique car, oui, j’ai une mémoire auditive impressionnante, voilà pourquoi je me permet de rêver pendant les cours. La réaction du professeur m’arracha un petit sourire. Je fis mine de m’intéresser au discours du professeur pour qu’il me laisse tranquille, en fait, j’attendais impatiemment la pause pour ‘les’ revoir… Quelque chose d’étrange me poussait à aller les voir, mais je ne savais pas du tout pourquoi. Enfin, la sonnerie retentit et libéra les élèves, je me levai, pris mon sac et sortis. Missa m’attendais déjà devant la porte de ma classe. - Alors, ce premier cours ? Comment ça s’est passé ? - Plutôt bien. En fait, je ne pouvais pas lui avouer que j’avais passé ce premier cours à rêvasser, elle me ferait un véritable sermon. Cette idée me fit sourire. Missa remplaçait en quelques sorte ma mère pour ce genre de choses. - C’est le lycée qui te rend de si bonne humeur, Yù ? - Heu… Oui si on veut. - Toi tu me caches quelque chose… Je rougis mais ne répondit rien. - Bon tant pis je trouverai bien un jour, aller viens ! Elle m’attrapa le bras et m’entraîna dans les couloirs. A un croisement, alors que nous nous apprêtions à tourner, ‘ils’ apparurent au détour du couloir et, emportée par mon élan, je ne pouvais plus m’arrêter, Missa m’avait lâchée et j’allais atterrir en plein dans ‘lui’. Je rouvris les yeux, sûrement machinalement fermés par la peur et l’impact… mais quel impact ? Je n’avais ressenti aucun choc, pas plus que si je m’étais doucement arrêtée toute seule. Je levais la tête, c’est alors que je le vis, ‘lui’, qui m’avais réceptionnée et qui me tenais maintenant dans ses bras. Je clignais plusieurs fois des yeux. Je n’en revenais pas. Je regardais, non, j’admirais plutôt, le magnifique garçon blond qui se tenait à quelques centimètres de moi. Il était d’une beauté incomparable, ses cheveux étaient dorés et ses yeux d’un brun tellement profond que j’aurais pu passer des heures à les admirer sans m’en lasser. Il avait les traits très fins et il arborait un petit sourire. Pendant quelques instants, je me demandai pourquoi il pouvait bien sourire, puis, je me souvint de ma position actuelle. Je rougis et me remis rapidement sur mes jambes. Il souriait toujours, et avait l’air légèrement amusé sans le montrer vraiment. Je me surpris moi-même en train de l’admirer encore. Je me ressaisis et observait maintenant l’autre garçon qui se tenait un peu plus en retrait. De loin, il ne ressemblait pas trop au premier, il n’était pas blond, mais brun et il avait l’air complètement refermé, aucune émotion ne transparaissait de son visage, tout aussi magnifique que ses yeux, du même brun sans fond dans lequel j’aurais tant aimé me noyer. - Heu… Je te remercie de m’avoir rattrapée, lui dis-je, quelque peu troublée. Je m’appelle Yùna. - De rien, c’est normal, tu te serais fait très mal si tu étais tombée, j’ai eu peur que tu te blesses. Je m’appelle Ichito, et lui, là, c’est Kyôru. Il avait prononcé cette première phrase avec un air réellement inquiet et prévenant, ce qui me troubla un peu plus, on ne se connaissait même pas, et pourtant j’avais l’impression que je pouvais lui faire entièrement confiance sans aucun problème. Par contre, il avait parlé de l’autre garçon avec beaucoup moins d’intérêt, comme s’il s’en fichait… Cela me laissa perplexe et je les observais toujours. - Quelque chose ne va pas ? Tu te sens mal ? Tu veux que je t’emmène à l’infirmerie ? Me dit Ichito, l’air encore plus inquiet. - Non, non je t’assure que ça ira, j’esquissais un sourire, rien n’était moins sur, cette rencontre imprévue m’avait légèrement bouleversée. Missa me regardais sans rien dire, elle était sûrement intimidée par la présence de ses deux garçons, peut-être qu’elle aussi éprouvait cette sensation étrange de malaise… La sonnerie retentis et me tira de mes pensées. - Yùna, on va être en retard, viens, on a cours ensemble. Me dit Missa, visiblement pressée de s’en aller. - Faites attention et évitez de courir dans le bâtiment, nous rappela encore Ichito, avec un sourire cette fois. - Je… j’arrive ! Je suivis machinalement Missa et nous entrâmes dans un local. Je m’asseyais tout aussi automatiquement, comme si je fréquentais ce lycée depuis toujours, alors que ce n’était encore que mon premier jour. Je n’arrivais décidément pas à m’enlever l’image d’Ichito de l’esprit, surtout son sourire si… doux et prévenant à la fois. Missa me regarda un moment, jaugea mon expression absente, et s’intéressa au cours sans rien dire. Je ne pris pas vraiment attention à sa réaction, et le reste de la journée passa si vite que j’eût l’impression de la traverser comme dans un songe. A la sortie, je suivais toujours Missa, comme si je ne savais pas où aller moi-même. Sur le chemin, elle se retourne, le regard brillant de questions et d’excitation en même temps. - Yùna ! - Quoi ? Son air sérieux m’avait surprise. - Répond moi franchement, tu craque pour Ichito non ? - Hein ? Mais où tu vas chercher un truc pareil ? - Pas de ça avec moi ! Elle rit. Tu te trahis toute seule de toute façon, allez dis moi ! J’avais rougi sans m’en rendre compte, j’étais complètement grillée. - Honnêtement, j’en sais rien. Quand je le vois, je suis traversée par un tas d’émotions bizarres… - Ma petite Yù est amoureuse ! Dit-elle avec un grand sourire, satisfaite de m’avoir soutiré des informations. - Missa, dit pas ça, j’en sais encore rien alors ça sert à rien de te précipiter, et puis, je suis même pas sûre de moi-même… - Et le brun qui l’accompagne est super canon aussi ! - Oui, j’ai vu. Bon à demain ! Lui dis-je avec un sourire. Nous étions arrivées devant chez Missa, je lui dis au revoir et continua jusqu’à ma propre maison, songeuse. Je repensais à tous les évènements de la journée, comme pour me prouver que c’était vrai, car ils avaient quelque chose d’irréel. Cette rencontre si inattendue et qui avait l’air pourtant si inéluctable me laissait perplexe. Mais le plus troublant était quand même la beauté presque irréelle des deux garçons qui se tenaient devant moi quelques heures plus tôt. En y repensant, je remarquais que le second avait un comportement radicalement différent du premier. Non seulement leur apparence semblait s’opposer, mais aussi leur attitude, extérieure du moins, car ils semblaient vraiment mystérieux. J’essayais de ne plus y penser, j’étais arrivée chez moi, j’ouvris la porte et fus accueillie par Yoru, je lui donnai à manger et, après avoir dîné, je fermais la porte et les volets a clef et montait dans ma chambre. Je pris une douche, et me laissai tomber sur mon lit, épuisée par cette première journée pour le moins éprouvante. Je ne pensais plus à rien. J’observai le croissant de lune par la fenêtre, et je m’endormis paisiblement sous sa douce lueur.
Chapitre 2.
Le lendemain, je me réveillai avec les pensées embrouillées. Je me levai, me douchait et descendit pour déjeuner et nourrir Yoru. Le rêve que j’avais fais cette nuit me perturbais beaucoup : J’avais rêvé de la veille, plus précisément du moment où j’ai failli tomber dans le couloir, seul chose manquante, ‘eux’ et, surtout ‘lui’, n’était pas là… Il n’était pas là pour me rattraper et m’assaillir de son sourire irrésistible. J’allais tomber. Je me réveillais en sursaut en pleine nuit, observait à nouveau la lune, plus brillante que jamais, et parvint finalement à me rendormir.
Ce cauchemar m’avait beaucoup troublée… Et si j’avais rêvé toute la journée d’hier ? Je vérifiais la date au calendrier. Non, il indiquait bien le deux septembre, lendemain de la rentrée des classes. J’essayais de me ressaisir, après tout ce n’était qu’un rêve, même s’il en était troublant de réalisme… Je sortis et pris le chemin du lycée, avec Missa qui me rejoint un peu plus tard. Elle affichais toujours son éternel sourire éclatant qui me remis de bonne humeur. Nous arrivâmes à l’école tout en discutant. Nous avions cours ensemble pendant deux heures, j’allais devoir ruser pour qu’elle ne m’interroge pas sur ‘eux’. Je l’entraînais sur son sujet favori, une série qu’elle regarde tous les jours sans exception, - Dis moi Missa qu’est ce qu’il s’est passé hier dans … - Oh ça tombe bien que tu me poses cette question parce que il est arrivé un truc, tu vas pas le croire ! … Et elle commença à me raconter l’épisode dans les moindres détails… Je fis mine de l’écouter, comme je faisais semblant d’écouter le professeur ; car mes pensées étaient entièrement occupées par ‘lui’. Je me demandais si j’allais avoir cours avec eux aujourd’hui, ce serait vraiment de la chance, vu le nombre de classes de seconde que comporte ce lycée, mais après tout, j’étais dans une période de chance inouïe, si on tient compte des évènements de la veille. Je continuais donc à réfléchir pendant les heures qui suivirent… La sonnerie retentit et me tira loin de mes pensées. La quatrième heure venait de passer et je ne les avais toujours pas croisé de la journée… Et si j’avais vraiment rêvé ? Non ! Ce n’était pas possible… Je rattrapai Missa sur le chemin de la cantine. Après avoir rapidement mangé, et ne les ayant toujours pas vu, nous allions retourner en classe. Je me séparais de Missa qui avait cours ailleurs, et entrais dans ma classe. Et là ce fut le choc. ‘Ils’ étaient là, assis en train de discuter. Pendant un bref instant, j’ai cru que je rêvais encore. J’avais envie de me pincer, comme un enfant voulant se prouver que son cauchemar est terminé. Indirectement, c’est ce que j’aurais aimé faire aussi, me prouver que je n’avais pas rêvé et que la rencontre d’hier avait bien eu lieu. Ichito leva la tête, me vit, souris et viens à ma rencontre. Je ne savais pas du tout quoi faire, j’étais complètement perdue et déstabilisée. - Bonjour Yùna, tu te sens mieux aujourd’hui ? - Heu… oui, merci encore de m’avoir rattrapée. Je ne savais pas trop quoi lui dire. Il fallait que je me l’avoue, sa présence m’intimidait. Heureusement, le professeur, que je n’avais pas encore eu en cours, coupa court à mes hésitations et nous demanda de nous asseoir. Je m’installai et fis, comme d’habitude, semblant d’écouter ; sauf que cette fois, le prof eut une ‘idée d’activité dans un but à la fois ludique et instructif’, selon lui : il voulait que chacun se présente. Ca ne m’enchantait pas plus que ça, mais il me fallait faire avec. Il commença à interroger des élèves. J’écoutais à attentivement tout ce qui se passait, car ça allait rapidement être ‘leur’ tour… Je me surpris en train de les observer, ça devenait vraiment une mauvaise habitude, et ce n’était pas des plus discret… Un élève se rassit, et non pas Ichito, mais Kyôru, se leva. Sa présentation me laissa perplexe. Il avait fait vraiment court. - Je m’appelle Kyôru. J’ai 16 ans et c’est ma deuxième année dans ce lycée. Et il se rassit. C’était au tour d’Ichito, je n’avais jamais été aussi attentive, mais j’essayais de ne rien laisser paraître, connaissant ma grande discrétion. - Je m’appelle Ichito, j’ai 16 ans et je suis le cousin de Kyôru. Ca fait maintenant deux ans aussi que je suis dans cette école et je l’apprécie beaucoup. J’espère que cette année se passera aussi bien que les précédentes. Il avait prononcé ces phrases avec un sourire irrésistible, et j’étais à nouveau en admiration mais je me repris ; ça allait être mon tour. Je me levai. - Je m’appelle Yùna Tenshi, j’ai 16 ans. C’est ma première année dans ce lycée et j’espère que je vais m’y plaire. - Très bien, je te souhaite la bienvenue dans cette école, Yùna. Me répondit le professeur. J’écoutais d’une oreille seulement les petits discours des derniers élèves. J’observai toujours Ichito du coin de l’œil, quelque chose avait changé dans son attitude. Il tourna la tête vers moi, et, dans son regard, je ne vis plus la bienveillance qui me réchauffait tant hier, mais plutôt un sentiment indéfinissable et froid. Il se retourna vers le professeur sans m’adresse le moindre sourire, ce qu’il avait pourtant fait à maintes reprises depuis hier. Son comportement me laissa dubitative. J’étais déjà perdue face à lui, mais là… Je ne savais vraiment plus quoi penser. La sonnerie se fit entendre et je me levai pour sortir. Je passai à coté d’Ichito qui ne m’adressa pas un regard. Je croisais aussi Kyôru, son attitude aussi me paraissait étrange, il regardait son cousin d’un air énervé. Je me doutais que ça avait quelque chose à voir avec son comportement si radicalement changé. Est-ce que ça avait un rapport avec moi ? Je ne savais vraiment pas… Je rejoignis Missa et nous prîmes le chemin du retour. J’hésitais à lui expliquer, mais je me dis que, après tout, c’étai elle la mieux placée pour me comprendre. - Missa… ? - Oui ? Le sourire qu’elle affichait s’était effacé en voyant mon air perdu. Qu’est ce qui te tracasse ? Je t’ai jamais vue comme ça. Raconte ! - Ben… Tu vois, Ichito, son comportement était super bizarre aujourd’hui. - Tu rigoles ? Je t’ai vue quand tu es entrée dans ta classe ! - Oui mais après… il est devenu… vraiment froid et distant. Tout le contraire de ce matin et d’hier. - Hum… C’est vraiment bizarre… Désolée mais je sais pas vraiment t’aider puisque je ne l’ai pas vu aujourd’hui. Elle retrouva son sourire. Ne te tracasse pas trop pour ça, ça va peut être lui passer. A demain ! Elle rentra chez elle. Je n’étais pas vraiment avancée par rapport à mes idées de départ. Je rentrai également chez moi, et après avoir mangé et m’être douchée, je m’allongeai sur mon lit tout en réfléchissant encore. Pourquoi un changement aussi brutal ? Qu’est ce que j’avais pu faire pour provoquer ça ? Je m’endormis à force de chercher et passai une nuit sans rêve.
Le lendemain, en sortant de chez moi, je me reposais à nouveau cette question, qu’est ce que j’avais fait ? Une réponse s’imposa à mon esprit : Je m’étais présentée. Ca ne pouvait pas être ça… Missa me rattrapa en route et observa mon visage encore troublé. - Coucou Yùna ! Alors tu vas bien ? - Salut. Hum… oui ça peut aller. Elle ne me posa pas plus de questions, ce qui m’arrangeai bien finalement. De toute façon, je n’aurais pas su quoi lui répondre. Nous étions arrivées à l’avance, et il nous restait encore une dizaine de minutes avant le début des cours. Alors que nous marchions sans but précis, nous eûmes un véritable choc. Ichito et Kyôru se trouvaient à quelques mètres de nous, en train de discuter sans nous prêter vraiment attention, malgré les couloirs déserts. Le hasard était décidément trop généreux avec moi ces derniers temps. Je me contentais pourtant de passer à coté pour voir si il allait réagir. Il leva la tête et s’approcha de moi. - Je tenais à m’excuser pour mon attitude d’hier, tu l’as sûrement remarqué, je ne me sentais pas très bien. - Ah… heu… ne t’inquiète pas c’est rien. Si je m’attendais à ça ! Je pense que j’aurais préféré qu’il me nie complètement, parce que là, ça me perturbait au plus haut point ! Je hochais la tête, pour bien lui faire croire que ça ne m’avait pas affectée, mais je vis à son sourire en coin qu’il avait compris la vérité. Kyôru le regardait d’un air encore plus intrigué qu’hier. - Ichito, on va être en retard. - Oui je viens. Et ils partirent. Ils allaient être en retard ? Mais il restait plus de cinq minutes avant le début des cours ! Je les observait de dos, Kyôru parlait à Ichito, il avait l’air de le questionner tout en le sermonnant. C’était assez étrange, et ça ne servit qu’à me perturber un peu plus encore… La journée passa si vite que j’eus du mal à réaliser, le soir venu, que j’étais déjà chez moi, allongée sur mon lit. Pour moi, c’est comme si le temps c’était arrêté lorsque Ichito m’offrit son joli sourire comme si de rien n’était…
Chapitre 3
Au matin, je me réveillai en sursaut. Je pris une douche pour me ressaisir et descendit pour déjeuner. Mon rêve me revint alors d’un coup : Je marchais en rue, devant moi, mes parents et mon frère. Je les appelais, mais ils ne m’entendaient pas. Je courrais vers eux et finis par les rattraper. Lorsqu’ils se retournèrent, leurs regards étaient horrifiés. On aurait dit qu’ils voyaient un monstre. Ils se mirent à courir, je les suivais, mais plus je les appelais, et plus ils paraissaient terrifiés. Alors je me regardais et me rendit compte que j’étais couverte de sang. C’est à ce moment que je me réveillai. Tout le long du chemin de l’école, je ne cessai de penser à ce rêve. Missa, voyant que j’étais ailleurs, ne me posa pas trop de questions. Arrivées à l’école, je ‘les’ vis. Je fus à la fois troublée et heureuse. C’est la qu’une question me vint à l’esprit, comment pouvais-je être si déboussolée par un garçon que je ne connaissais que depuis quelques jours ? De plus, je m’interrogeais aussi à propos de Kyôru. Pourquoi avait il l’air si… mystérieux ? Pourquoi ne parlait il presque pas ? Mais je n’eus pas le temps de répondre à toutes ces questions car ils s’approchaient de nous. - Bonjour Yùna. Me dit il simplement avec son habituel sourire angélique. - Bonjour, tu vas bien ? Lui répondis-je. - Nous avons cours ensemble, je pense, vous venez avec nous ? Proposa-il. - Oui bien sur ! répondit Missa avant moi. Elle m’adressa son grand sourire, comme une petite fille qui aurait fait une bêtise exprès. Nous partîmes tout les quatre en classe. Pendant toute la durée du cours, qui ne m’intéressai pas vraiment, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder sans cesse vers ‘lui’. Il me souriait lorsqu’il captait mon regard, ce qui provoquait en moi une sensation étrange. Je ne comprenais plus rien. Le reste de la matinée passa sans me laisser le temps de repenser à mon rêve, qui me revint quand même avant la pause de midi. Je me demandai ce qui avait pu provoquer de telles visions de cauchemar. D’habitude, ce genre de choses m’arrivait après que j’ai commis un acte dont je n’étais pas très fière. Ce qui me laissait souvent des remords et me hantait pendant la nuit. Mais là… je ne voyais rien du tout. Je ne pensais pas que ça puisse être un rêve prémonitoire, puisque mes parents et mon frère sont morts, je savais bien que je ne les reverrais jamais… Même si, au fond de moi, je savais que j’aurais donné n’importe quoi pour les revoir une dernière fois… Soudain, la cloche sonna, me tirant de mes songes. Missa et moi partîmes manger avec ‘eux’. Ichito discutait d’une possible sortie, et nous demanda si nous voulions venir. - Oui bien sur que nous viendrons ! Lui répondit Missa. Elle affichait le même sourire innocent que tout à l’heure. Je soupirai. - Oui nous viendrons. Dis-je à Ichito. Kyôru regarda Ichito. - Tu es sur que c’est un bonne idée ? Il marqua un temps d’arrêt. Il faut qu’elles demandent à leurs parents. J’eus l’impression qu’il avait dit la deuxième partie de sa phrase pour se rattraper. Mais ce détail ne me perturba pas longtemps. Ichito sourit. - Oui évidemment. Vous leur demanderez ? Missa affichait toujours un grand sourire. - Bien sur ! Ils seront sûrement d’accords. - Je dois demander à ma tante, mais je ne sais pas quand elle revient. Dis-je. Je vis dans leur regard qu’ils ne comprenaient pas. - Mes parents sont… morts. Leur expliquais-je. - Oh je suis désolé, je ne voulais pas… Me dit Ichito, l’air vraiment triste. - C’est pas grave. Ca fait assez longtemps, je m’y habitue… Je ressentais quand même un mélange de profonde tristesse et un étrange sentiment de manque, de vide… Les mêmes émotions que dans mon rêve de cette nuit… J’y repensais mais je ne comprenais toujours pas l’origine des taches de sang présentes sur mes vêtements. Etais-ce moi qui les avait tués ? Cette perspective m’effraya au plus haut point. Il est vrai que je ne me souvenais pas de l’accident qui avait provoqué la mort de mes parents et mon frère. Mais ça ne pouvait pas être de ma faute. Du moins, c’est ce que je me forçais à croire. Tout ce dont je me souvenais, c’est de la maison où j’avais grandi, ravagée par des flammes gigantesques. Mais surtout de cette horrible sensation, un froid glacial, si tranchant que j’avais l’impression qu’il me transperçait le cœur. Un tel froid malgré la chaleur du brasier n’était pas normal. C’est ce que je persiste à croire. La mort de mes parents n’était pas accidentelle. Mais pourquoi est ce que moi, j’avais survécu ? Et, de plus, sans aucune blessures graves. Juste une cicatrice sur le bras gauche, qui me faisais parfois penser à la forme parfaite d’un croissant de lune. - Je ne veux pas que l’on se fasse du souci pour moi, cette histoire remonte à loin après tout. Dis-je pour qu’ils arrêtent de s’inquiéter pour moi. - D’accord. Me dit simplement Ichito avec un sourire. La cloche sonna et je me levai pour aller en classe. Je captais le regard de Kyôru. - Désolé de t’avoir rappelé de telles choses. Pendent un moment, je fus déstabilisée. - C’est pas grave. Lui dis-je en essayant de sourire. Je me rendis en classe et me perdit dans mes pensées. Je venais de découvrir une facette de Kyôru. Il était réellement désolé pour moi. Comme si c’était de sa faute. J’oubliais cette alternative, c’était tout simplement impossible… Sinon il n’aurait jamais pu avoir ce regard si triste. D’un coté, j’étais contente d’avoir vu une partie de sa vraie personnalité. Mais d’un autre coté, j’avais l’impression de n’avoir vu qu’une infime partie de l’iceberg… Je trouvais l’image de l’iceberg parfaite pour représenter son caractère. Presque entièrement immergé, il n’y a qu’une minuscule partie qui est mise au grand jour. Cette idée me fit sourire. J’avais tout à coup envie d’en savoir plus sur lui, qui était tellement mystérieux. Ca ne s’annonçait pas très simple, mais je tenterai de découvrir le véritable Kyôru… Le reste des cours se passa rapidement. Je pris le chemin du retour avec Missa, toute excitée à l’idée de sortir avec ‘eux’. Je discutais avec elle jusqu'à sa maison. Je continuais jusque chez moi. Je vis une lettre dépasser de la boite. Je la pris et entrait. C’était une lettre de ma tante, je l’ouvris.
« Chère Yùna, J’espère que tout se passe bien pour toi à la maison. J’ai l’intention de revenir dans quelques jours, j’ai pris quelques congés dans mon travail pour venir te voir et prendre de tes nouvelles… »
Le reste de la lettre n’était qu’un résumé de ses dernières vacances… Mais l’important était qu’elle allait revenir, sûrement pour une petite semaine, ce qui me permettra de souffler un peu. Je déposai le papier sur la table du salon et montai prendre une douche après avoir mangé. Je m’allongeai sur mon lit et repensa brièvement à la journée qui venait de s’écouler. En repensant à mon rêve, la même émotion que tout à l’heure me revint. Je sentis quelques larmes couler sur mes joues. Ca me soulagea un peu, j’essayai de ne plus penser à rien et réussis à m’endormir.
Chapitre 4
Le matin suivant, je me réveillai après une nuit agitée. J’aurais bien voulu pouvoir me lever et aller voir quelqu’un qui pourrait me réconforter, mais je savais que ma maison était vide. Heureusement, je me souvins que ma tante n’allait pas tarder à rentrer. Pour moi, ce retour était semblable à un soleil éclatant dans mon quotidien sombre. Je restais là, étendue sur mon lit, pendant quelques minutes encore. Puis, je songeai aux personnes que je ne tarderai pas à revoir. Tout particulièrement à une personne… Cela me donna de l’énergie et je sautais de mon lit et partit me préparer. Je descendis prendre mon petit déjeuner et nourrir Yoru avant de partir pour l’école. Je retrouvai Missa devant chez elle. - Coucou Yùna ! Me lança-t-elle dès qu’elle m’aperçut. - Salut ! Lui répondis-je en souriant. - T’as l’air de bonne humeur ! Me lança-t-elle. - Ma tante revient ce soir ! Dis-je, toute contente. - Ta tante Rosa ? Celle qui s’occupe de toi ? Mais où elle est la plupart du temps ? - Elle voyage beaucoup, pour son travail. Tiens, regarde là-bas. Nous étions arrivées en vue de l’école et je lui désignais l’entrée. Ichito se tenait là, et discutait avec Kyôru. Est-ce qu’il nous attendait ? Apparemment oui, à en juger par le sourire qui se dessina sur son visage lorsqu’il nous vit arriver. Je lui rendit son sourire, et lui dit bonjour. - Tu vas bien Yùna ? Me demanda-t-il, toujours aussi souriant. - Oui, très bien. Ma tante revient aujourd’hui, je vais pouvoir lui demander si je peux vous accompagner à la sortie. Lui répondis-je, de très bonne humeur. - Parfait ! J’espère qu’elle sera d’accord… Il avait l’air légèrement triste en prononçant ces mots. Mon absence l’affligerai-t-il tant que ça ? - Il ne devrait pas y avoir de problèmes. Dis-je. Nous partîmes en cours, tous séparés par nos horaires différents. Les cours passèrent sans que j’y prête vraiment attention, j’étais toujours absorbée par la mélancolie dans les dernières paroles d’Ichito. Je me sentais… comme indispensable pour lui et cela provoquait en moi une étrange impression. Un délicieux mélange de joie et d’incompréhension… Nous nous retrouvâmes pour manger. C’était presque devenu une habitude. Je trouvais ça un peu étrange, mais ça ne me dérangeait pas du tout. Nous parlâmes de notre sortie prochaine. Les parents de Missa étaient apparemment d’accords, ce qui ne m’étonnait pas du tout, ils étaient vraiment gentils, et voulaient toujours faire plaisir à leur fille. Quand je les voyais, je m’imaginais ce qu’auraient dit mes parents dans une pareille situation… Mais je n’avais aucune envie de penser à ça, je me sortis ces idées de la tête et me concentrai sur la conversation. Le repas passa très vite, et comme j’avais fini plus tôt que Missa, je rentrai seule chez moi. Sur le chemin, pour une fois, je ne me torturais pas l’esprit, et me perdit à la contemplation des feuilles jaunes, oranges et rouges qui voletaient un peu partout, portées par la douce brise d’automne. Je songeai quand même, à tout ce qui m’était arrivé depuis le début de l’année. J’avais l’impression de m’être plutôt bien adaptée à mon nouveau lycée, c’était étrange ; d’habitude, j’avais du mal à me lier avec les gens. Pourtant avec Ichito, tout paraissait si simple… Il avait l’air naturellement gentil et attentionné. Mais, j’avais l’impression qu’il y avait comme un mur entre lui et les gens. Pareil pour Kyôru. Pourtant, moi, je ne ressentais pas cet écart. A croire que j’avais brisé cet écran invisible sans m’en rendre compte, lorsque je lui étais tombée dessus, à la rentrée. Comme si, grâce à ça, j’avais pu les découvrir sous un autre profil que celui qu’ils affichent… Arrivée devant chez moi, je mis la clef dans la serrure de ma porte d’entrée, et pris soudain peur, la porte n’était plus fermée à clef. Pourtant, j’étais sûre et certaine de l’avoir correctement refermée ce matin, comme tout les jours. Puis je me souvins, ma tante devait être rentrée ! Elle était plutôt à l’avance, mais qu’importe, elle était enfin revenue. J’entrai, et je sentis directement une délicieuse odeur de chocolat venant de la cuisine. - Tante Rosa ? Appelais-je. - Dans la cuisine ma chérie ! Cria-t-elle. J’entrai dans la pièce, et vis immédiatement le gâteau qui cuisait dans le four. Elle s’était déjà remise à la cuisine… Je soupirai. Elle n’avait décidément pas changé… - Coucou ma petite nièce adorée ! Me lança-t-elle avec un sourire radieux. - Coucou, répondis-je simplement. Je n’appréciais pas plus que ça les grandes effusions de joie, et après tout, ce n’était pas si extraordinaire que ça… - Tu cuisines déjà ? A peine arrivée ? - Oui ! J’adore ça ! Et puis, c’est un bon gâteau au chocolat ! Tu vas le goûter j’espère !? - Mais oui, évidemment. Bon je vais faire mes devoirs. Dis-je. - D’accord. Quand tu auras terminé, tu veux bien aller à la pharmacie pour moi ? J’ai écrit tout ce qu’il me faut sur la liste là. Elle me désigna un bout de papier et repartit à ses fourneaux. Je montai dans ma chambre et entreprit de faire tout mes devoir à l’avance pour la semaine. Ensuite, je pris une douche et redescendis. Je mangeai une part du délicieux gâteau, car les plats de ma tante sont toujours délicieux, et je me préparai à partir. Je pris la liste, mis ma veste et sortis. Une fois dehors, je me rendis compte qu’il faisait déjà sombre, normal, l’hiver approchait. Je me dépêchais de me rendre à la pharmacie, à dix minutes de chez moi. Le temps s’était rafraîchi et le vent me faisait frissonner. Je pressais le pas car je n’avais aucune envie de devoir rentrer dans le noir, toute seule qui plus est. Arrivée là-bas, je me sentis déjà plus en sécurité. Il y avait beaucoup de gens. J’attendis patiemment, achetai les médicaments demandés et ressortis. Il faisait encore plus sombre. J’avais soudain envie de rentrer le plus vite possible. Je pris le chemin du retour. Après quelques minutes, je me souvins qu’il existait un raccourci presque direct jusque chez moi, que j’empruntais souvent avant. Il se trouvait à quelques rues de là, je me dépêchai et m’y engouffrai. Seulement, j’avais oublié un détail, qui avait pourtant son importance, c’était une petite rue encore plus sombre que les autres, et complètement infréquentée. Je voulus faire demi-tour, mais me résignai, je voulais rentrer après tout ! Et j’arriverai bien plus vite par là. Je m’engageai alors dans cette rue minuscule. Après quelques pas, j’entendis un bruit tout proche de moi. Je me retournai mais ne vis rien du tout, pourtant il faisait assez clair pour que je voie autour de moi… Je continuai mon chemin, mais cette fois, j’entendis, plus distinctement, ce qui ressemblait à des murmures… Je n’aurais pas pu dire d’où cela venait. La peur m’envahit et je me mis à trembler. Je ne pouvais plus bouger. J’entendis encore ce bruit, qui paraissait de plus en plus proche, et je me mis à courir, comme si ma vie en dépendait. A bout de souffle, je débouchais sur une autre rue, plus grande et beaucoup plus éclairée. Je m’arrêtai, j’étais à nouveau paralysée, et ma peur ne m’avait pas quittée. Mais cette fois, j’entendis distinctement le bruit, même si je ne compris pas la signification des paroles, je situais leur origine : au niveau de mon cou. A quelques centimètres de moi… J’étais complètement tétanisée. Je voulais me retourner, mais mon intuition me dit de ne pas bouger. C’était pourtant trop tentant, cette curiosité si dangereuse m’attirait au plus haut point, l’impression de mort imminente, de danger, et surtout d’une peur si intense qu’elle vous paralyse, c’était tellement attrayant qu’il fallait que je voie ça en face… Je tournai lentement la tête. Mais je n’eus pas le temps de voir l’objet de ma terreur, car dans un minuscule seconde, qui me parut une heure, tellement je m’appliquais à détailler le moindre mouvement, une énorme bourrasque de vent balaya tout ce qui se trouvait derrière moi. Même en observant la scène, je ne compris pas. J’étais toujours paralysée mais ma curiosité était beaucoup trop forte, je voulais savoir ! Je me retournai vivement. Et tout ce que je pus distinguer, c’est une explosion plutôt légère suivie d’un rideau de flammes qui bloquait le moindre accès entre la ruelle et ici… Mais ce n’est pas ce qui m’étonna le plus, le plus étrange, c’est la personne qui se trouvait entre moi et le feu. Même si il était de dos, j’étais certaine que c’était Kyôru, qui avait, je ne sais comment, repoussé la chose qui me poursuivais. J’observai toujours les flammes, étrangement sombres, qui paraissaient se consumer elles-mêmes. Lorsqu’elles furent complètement éteintes, je regardai prudemment dans la ruelle. Elle était vide… Kyôru se retourna alors et me fixa, il avait l’air plutôt inquiet. - Tu n’as rien ? Il ne t’a pas rattrapée ? Me demanda-t-il. - Non, non ça va… Qui ça ? Demandai-je. Il marqua un temps d’arrêt. - Personne, essaye d’oublier cette histoire… Me répondit-il. Il était évident qu’il me cachait quelque chose. Mais c’était assez d’émotion pour une seule journée. J’étais tout près de ma maison, ce raccourci fut tout de même très pratique. Kyôru me regardait étrangement, il était paraissait préoccupé par mon état. Il me proposa de me ramener jusque chez moi. J’hésitai, mais acceptai quand même. J’avais eu la peur de ma vie quelques minutes plus tôt… Sur le chemin du retour, quelques rues tout au plus, je remarquai l’absence d’Ichito. Pourtant, ils étaient toujours ensembles… - Heu, où est Ichito ? Demandai-je simplement. Il mis un temps fou à me répondre, mais fini par dire : - Il est parti pour la soirée… Je restai perplexe… C’était une réponse des plus pertinente, mais c’était tellement vague… je voulais en savoir tellement plus ! Mais je ne l’interrogeai pas d’avantage, car je voyais bien qu’il n’avait pas envie de répondre… De toute façon, j’étais déjà arrivée devant chez moi. L’air était vraiment glacial pour une soirée d’automne… Avant de rentrer je remerciai Kyôru. - Ne te promène pas en ville toute seule le soir, c’est dangereux… Me dit-il. - Heu, oui. Je ferai attention, t’inquiètes pas. Je rentrai chez moi, donnai les médicaments à me tante et montai directement dans ma chambre. Là, je pus repenser de façon beaucoup plus détaillée à tout ce qui c’était passé, et essayer de comprendre, même si je me doutais bien que mes efforts seraient vains… Je ne me souvenais pas de grand-chose, mais quelque chose avait particulièrement attiré mon attention ; alors qu’il y avait des flammes deux fois plus grandes que moi, je ressentais un froid paralysant. Ca m’avait brièvement rappelé quelque chose, je me souvins avoir capté une image, mais ça avait été tellement vite… Je n’arrivais pas à me souvenir… Je posai ma tête sur mon coussin et m’endormis avec les pensées complètement embrouillées. Ca ira mieux demain… me dis-je…
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